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C’est l’histoire d’un jeune soldat qui n’a pas eu le temps de faire la guerre. Découverte dans un grenier, une malle contenant un uniforme, des lettres, des photos et des coupures de journaux a permis aux Ateliers d’histoire et du patrimoine (Association Dea Augusta) de dresser le parcours du Lieutenant Joseph ARBOD, natif de Saint-Julien-en-Quint, parti le 5 aout 1914 pour le premier grand conflit mondial.

Ce livre parle très peu de la guerre et pour cause, Joseph est mort le 21 aout 1914, soit 17 jours après le début des combats.

Les auteurs ont donc dressé l’histoire de sa famille, décrit son enfance au village, son cadre de vie et ses études puis sa formation dans une grande école militaire. Enfin, après la relation du départ du soldat pour le front et des circonstances de sa mort, ils ont retracé les démarches effectuées après la guerre par les parents pour faire rapatrier le corps de leur enfant.

Joseph ARBOD a beaucoup de points communs avec les deux frères, Léon et Paul PESTRE de Montlaur. En plus d’être Morts pour la France tous les trois, on voit qu’ils ont eu une enfance similaire : enfants de la campagne, élevés au village dans une famille d’agriculteurs, ils ont eu la même éducation, reçu le même enseignement à l’école de la République et la même éducation religieuse.

Jeunes, ils s’intéressent aux techniques nouvelles.
Joseph assiste aux démonstrations d’aéroplanes et Léon s’initie aux transmissions radio et téléphone. Ils ont le même âge : Joseph ARBOD est né en mars 1891, Paul PESTRE en juillet.

Recrutés à Montélimar, ils ne servent pas dans le même régiment mais sont tués tous deux lors des premiers combats sur la frontière d’Alsace : Paul, au lieu ­dit du Bois de Gareth le 18 aout 1914, 3 jours avant Joseph tombé non loin de là, à La Broque, ils avaient 23 ans.
Contrairement à Joseph, le corps de Paul n’a pas été retrouvé, son acte de décès dit simplement qu’il a « probablement » été inhumé sur place.

Son frère Léon PESTRE, né en 1884, était curé à Saint-Julien-­en­-Quint lorsqu’il a été appelé au front, il est certain que la famille ARBOD, catholique très pratiquante le connaissait bien. Affecté au 52°Régiment d’Infanterie de Montélimar (le même que celui de Joseph), Léon est Caporal téléphoniste ; il meurt au fort de Landrécourt lors de la bataille de Verdun, en juin 1916 ; son courage lui a valu une citation à l’ordre de la Brigade. Son corps a été rapatrié en 1922, dans les mêmes conditions que celui de Joseph ARBOD et repose dans le cimetière de Montlaur.

N’oublions pas les corps de trois autres soldats rapatriés qui sont enterrés à Saint-Julien-en-Quint : Gaston Olivier RICHAUD et son demi-­frère Julien JOSSAUD au cimetière familial des Bayles, Jean­ Louis FERIOL au cimetière familial sur la route de Marignac. Une cérémonie du souvenir a eu lieu le 11 novembre 2017.

Et pour en savoir plus… Il faut lire ce petit ouvrage très documenté, avec des photos en couleur, des plans, des extraits de lettres, des cartes postales anciennes et même le menu du 14 juillet 1914 à l’École militaire !
A tout ce qu’on a pu lire et voir sur la guerre de 1914/19­18, viennent s’ajouter, avec ce livre, les témoignages d’un enfant du pays et de son entourage. C’est retrouver à travers ce récit, un peu de l’esprit de Saint-Julien-en-Quint au long de ces années terribles. « La malle du Souvenir : le destin de Joseph ARBOD, jeune Quintou » édité à Die en novembre 2017 est en vente au prix de 10 euros à la librairie Mosaïque, au Musée, à la Mairie de Saint-Julien­-en-­Quint et au Bistrot Badin.

Mireille ARISTOTE, Pierre MARTIN,    feuille de Quint n°33