Tous les habitants de la vallée ont aujourd’hui de l’eau à volonté pour leur usage personnel mais aussi professionnel. C’est d’autant appréciable que le prix est plus que raisonnable, même si certaines personnes trouvent que le budget n’est pas négligeable.
Depuis 1911, le village de Saint-Julien avait sa propre source. Les autres villages et hameaux faisaient ce qu’ils pouvaient avec leur propre captage.

Il y a moins de 40 ans, on ne pouvait pas faire marcher deux machines à laver en même temps à Vachères en Quint. Liek Wartena se souvient des aller-retour incessants entre le lavoir de  Sainte-Croix et leur bergerie pour alimenter  leur troupeau de chèvres en eau ! A tel point que Sjoerd et elle ont bien failli renoncer.

C’est à la demande des communes de la vallée, (Saint-Julien, Saint-Andéol et Vachères) et sous l’impulsion d’Alain Planel, alors maire de Saint-Julien, qu’est né le « syndicat intercommunal des eaux de la vallée de Quint » le 23 mars 1979. La tâche était rude et s’est heurtée des réticences de quelques détenteurs de sources, qui acceptaient mal de se voir imposer une eau « à payer ». Les travaux ont été réalisés sous le mandant d’Alain Planel : la source est captée au lieu dit « Les Juges », la construction d’un réservoir est décidée aux « Tonils » et enfin suit la pose des nombreuses conduites (30 km) qui alimentent chaque hameau et chaque maison. Il s’agissait à l’époque de travaux lourds et coûteux, heureusement subventionnés à 80%.
Saint-Julien et Saint-Andéol furent raccordées dans un premier temps. Puis vint le tour de Vachères et des derniers hameaux.
L’entreprise Liotard a été chargée de faire tous les travaux. C’est encore elle qui intervient pour les dépannages ou l’entretien du réseau.

Un captage à 1200m d’altitude d’une eau qui s’est infiltrée dans les roches calcaires du Vercors a deux avantages : le Vercors enferme de gigantesques nappes souterraines, qui semblent inépuisables. En 2003, année de « canicule », la source n’a pas diminué de volume alors que d’autres communes du Diois étaient en vraie pénurie d’eau. En enfin,  l’eau n’est pas polluée chimiquement. Toutefois, elle est soumise à un contrôle régulier par la DASS. C’est pour cette raison qu’une injection faible mais régulière d’eau de Javel a été rendue obligatoire. Une solution de type « traitement par UV » telle qu’employée à Sainte-Croix n’est pas possible à cause de la longueur importante des canalisations. La neutralisation des bactéries par UV n’est efficace que sur quelques centaines de mètres.

Une étude a été faite, sans succès pour tenter de localiser la source, sur le plateau du Vercor. Un colorant (inoffensif) a été versé dans les sources probables, mais l’eau n’est jamais sortie colorée aux « Juges ». Il reste donc un mystère sur le lieu de naissance de l’eau que nous buvons tous les jours.

Les prix pour l’abonnement et la consommation sont fixés chaque année par le syndicat. C’est une décision de tous les membres (3 représentants par commune). Contrairement aux sociétés d’eau privées, le syndicat ne fait pas de bénéfices. Les redevances sont calculées au plus juste afin de couvrir les frais de fonctionnement et alimenter un fonds pour les investissements futurs. Le syndicat ne peut en effet plus bénéficier de subventions. Le renforcement récent de la branche qui va vers Lallet a par exemple été entièrement financé par fonds propres à hauteur de 80.000€ ! 

Les prix pour l’abonnement et la consommation sont fixés chaque année par le syndicat. C’est une décision de tous les membres (3 représentants par commune). Contrairement aux sociétés d’eau privées, le syndicat ne fait pas de bénéfices. 

Les redevances sont calculées au plus juste afin de couvrir les frais de fonctionnement et alimenter un fonds pour les investissements futurs. Le syndicat ne peut en effet plus bénéficier de subventions. Le renforcement récent de la branche qui va vers Lallet a par exemple été entièrement financé par fonds propres à hauteur de 80.000€ !

Les redevances et le prix de l’eau sont fixées pour que l’eau reste un produit accessible aux familles mais également aux agriculteurs. C’est ce qui explique les prix dégressifs en fonction de la quantité. Exemple frappant, un éleveur de la Vallée qui habite Die nous a raconté que ce qu’il paye pour la consommation de 2 personnes à Die est nettement supérieur au coût de l’eau que consomment ses 70 vaches dans la Vallée ! 

Notons que la consommation annuelle raisonnable (125 l par personne et par jour) d’une famille de 3 personnes coûtait (chiffres 2005, source « agence de l’eau »), 235€ à Châtillon, 270€ à Die et 190€ à Menglon alors que la facture en vallée de Quint était limitée à 150€.

Merci a ceux qui œuvrent pour le bon fonctionnement de ce syndicat de l’eau. Merci également à Hervé Rolland et Oda Schmidt qui nous ont fourni la plupart de ces informations.

Anecdote partagée par Hervé Rolland :

Une des analyses semblait indiquer que la qualité bactériologique de l’eau était mauvaise. L’ADAS menaçait de fermer la source et d’en interdire tout prélèvement. En examinant attentivement tous les documents relatifs à cette analyse, les responsables du syndicat ont constaté que l’ADAS avait mandaté un stagiaire qui n’avait aucune connaissance des lieux. Il avait prélevé l’eau de la fontaine de Saint-Etienne qui est alimentée par sa propre source et qui signale clairement « eau non potable » . 

Feuille de Quint n°11

Illustration en-tête et corps : Photo de Steve Johnson provenant de Pexels