Temps de lecture 13 min – 

Jean-Claude, né en 1941 et Michel, né en  1944 ont passé leur enfance et adolescence à Saint-Etienne et y sont revenu à leur retraite. La famille Maillet ; André Maillet (1910-1988), son épouse Christine Tavan (1910-2003) et leurs 4 fils étaient installés dans la maison qu’habitait Andrée Wagemans. En 1955, la petite troupe s’installe dans la maison Lambert où les deux frères séjournent encore aujourd’hui.  

Ils se faisaient parfois appeler « les petits maillets » car ils étaient les derniers enfants du village. En 1958 l’école a fermé parce qu’il n’y avait plus que 4 élèves , Pierrot Bouvet, André Lantheaume, Michel et Daniel Maillet. S’en suivra un long moment où le village sera déserté de ses enfants …. plus de 50 ans …. mais heureusement maintenant de nouvelles petites têtes blondes courent dans les ruelles de Saint-Etienne ! 

La famille vivait de ses productions ; « Nous avions des vaches, des chèvres, lapins, poules, de la lavande, des noix etc.… Nous allions au moulin du Rivet pour faire moudre la farine et presser la noix, nous vendions du lait, de l’essence de lavande, du grain, des chevreaux et des veaux ».

Dans les années 1960, ils construisent le grand poulailler qui se trouve au dessus de la maison de Catherine Roy. Ce poulailler a abrité jusqu’à 1000 poules ! Les œufs étaient achetés par la coopérative avicole de Die. 

En temps de guerre, la deuxième voiture de leur papa, une traction Citroën, a été réquisitionnée par les allemands mais elle ne pu jamais quitter la vallée car les résistants avaient fait sauter le pont des Tourettes. La voiture fût finalement réquisitionnée par les résistants …. retour au vélo. La famille acheta leur premier tracteur en 1962, fini la charrue tractée par les bêtes.

Jean-Claude travaillera à la ferme jusqu’en 1962, date de son départ pour le service militaire puis il s’installa à Sochaux pour y travailler dans le secteur de la tôlerie chez Peugeot. Il ne reviendra au pays qu’à la retraite en 1988. Michel, lui, s’installa à Lyon-Villeurbanne où il travailla comme dessinateur industriel. Il aimait venir passer ses week-end dans la vallée et y reviendra à la retraite en 2001.

Les deux frères aiment jardiner, leur potager situé près du petit pont de fer qui enjambe la Sure est beau et généreux.

Le petit pont de fer sera remplacé par un pont plus large qui  grignota un petit bout de leur potager. Ce même petit pont qu’on pouvait agripper autrefois pour sortir de l’eau tant la Sure était plus élevée à l’époque.

L’ancienne centrale hydraulique (du même style que celle des Glovins) qui a fourni l’électricité aux habitants jusqu’à l’arrivée de EDF en 1953

hydro-power

La centrale était alimentée par un ancien canal d’arrosage, son réservoir se trouvait à l’emplacement actuel des poubelles et les machines étaient dans une cabane, toujours visible, dans le bas du village, le long de route de Saint-Julien. Chaque soir un des habitants allait mettre en route la centrale…. Et la lumière fût.

Propos de Michel et Jean-Claude MAILLET, recueillis par Audrey ENGLEBERT,    feuille de Quint n°14

Photo d’en-tête : Mme Maillet, la maman de Guy, Jean-Claude, Michel et Daniel et deux de ses petits enfants Valérie et Vincent – photo de Michel Maillet